Partir perdu (Kreuzweg) Les compositeurs baroques allemand et l'exil

Partir perdu

Le programme

Texte de Jean-Pierre Siméon : Partir perdu

Musique de :

Heinrich Schütz (Quid commisisti ?, Ich hebe meinen Augen auf, O misericordissime, Erbarm dich, Heu mihi, Domine,  Wer will uns scheiden ?, Also hat Gott die Welt geliebt)

Johann Schop (Pavan)

Matthias Weckmann (Kommet her zu mir alle)

Franz Tunder (An  Wasserflüssen)

Christoph Bernhard (Ich sandte die Propheten nicht)

Augustin Pfleger (Justorum animae)

Johann Vierdank (Es steht Gott auf)

Diomedes Cato (Fantasia cromatica)

 

Génèse du projet

À l’issue d’une des premières présentations d’Orphée (La mort n’est que la mort si l’amour lui survit)  à la Philharmonie de Paris, l’idée de travailler à nouveau à partir d’un texte de Jean-Pierre Siméon s’est imposée à l’ensemble des artistes d’Akadêmia.

Une des propositions artistiques d’Akadêmia en complément de la découverte d’oeuvres rares ou de la relecture de chefs d’œuvre, vise à faire se rencontrer la musique baroque et le monde d’aujourd’hui dans sa diversité culturelle. Ce programme s’inscrit dans cette démarche.

Le texte de Jean-Pierre Siméon,  « Partir perdu » , a été écrit comme le chemin de croix vécu par ces naufragés de l’espérance que sont la plupart des migrants. Notre impuissance à les accueillir, l’incapacité des États à les intégrer dans la communauté, le rejet qu’ils subissent, tout cela fait que les mots du poète, lauréat en 2022 du Grand Prix de la Poésie de l’Académie Française, nous ont bouleversés comme l’avaient fait dans leurs temps, les mots traçant l’histoire d’Orphée ou la Passion du Christ.

 L’épreuve de l’exil marque l’Ancien Testament de son empreinte avec la sortie d’Egypte du peuple d’Israël, puis son exode. La musique s’en inspire volontiers :    Haendel, Rossini ou encore Schönberg ont consacré oratorio ou opéra à ces évènements. Parmi les psaumes, un texte m’a toujours fascinée :

Étant assis aux rives aquatiques de Babylone,

Nous pleurions au souvenir de Sion… »

De Sweelinck à Goudimel, de Marc-Antoine Charpentier à Gabriel Fauré, de Schütz à Arvo Pârt, le psaume 137 a été mis en musique ou paraphrasé de nombreuses fois.

C’est en partant de l’atmosphère douloureuse qui irradie ce psaume que j’ai construit  Partir perdu autour de compositeurs allemands du 17ème siècle qui reflètent dans leurs motets et concerts spirituels la dure réalité de la Guerre de Trente Ans. Certaines œuvres sont inédites et en règle générale, elles ne font pas partie du répertoire le plus usuel des ensembles baroques.

Akadêmia :

Wolfgang Pissors (comédien)

Sylvia Abramowicz (viole de gambe), Matthieu Camilleri (violon), Alice Foccroulle (soprano), Françoise Lasserre (direction), Flavio Losco (violon), Matthieu Lusson (viole de gambe), Robbert Muuse (baryton), Mélodie Ruvio (alto), Yuka Saïtô (viole de gambe), Matthias Spaeter (archiluth), Laurent Stewart (orgue), Jan Van Elsacker (tenor).

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